Prévenir les conflits et y mettre un terme de la bonne façon et au bon moment, voilà une qualité essentielle que l’on attend d’un bon manager. Celle-ci implique de faire preuve de courage managérial, y compris dans les situations les plus critiques. Mais qu’est-ce que le courage managérial et pourquoi est-il nécessaire à la gestion des conflits avec ses équipes ? Réponses et conseils.
Les trois règles d’or du courage managérial
Ni autoritaire, ni tout puissant, ni tyrannique, le véritable manager est une figure d’autorité bienveillante qui inspire respect et confiance de la part de son équipe. Pour bien manager, il faut savoir faire preuve de courage. Le courage managérial est un état d’esprit qui dicte la conduite du manager tout au long de sa mission. Elle peut être définie par trois règles d’or :
- L’honnêteté : le manager courageux n’hésite pas à aborder les sujets qui fâchent et à pointer les problèmes. Ses collaborateurs savent qu’il est digne de confiance, car il ne passe pas sous silence les situations problématiques, n’élude pas les tensions, mais parle sans détour de tout ce qui peut nuire à la cohésion de l’équipe et la performance des salariés.
- La fermeté : le manager sait prendre des décisions impopulaires dès lors qu’elles sont justes et servent les intérêts des collaborateurs et de l’entreprise. Il ne cherche pas à plaire, mais à accompagner efficacement son équipe, même si cela passe par des choix difficiles. Sans jamais être tyrannique, le manager courageux sait expliquer les raisons de ses décisions avec pédagogie et tact afin de convaincre les plus sceptiques.
- La constance : le manager fixe un cap à ses collaborateurs et n’en dévie pas lui-même. Il ne varie pas du chemin qu’il s’est tracé sous la pression, la crainte ou l’incapacité à faire face à une situation de crise. Pour atteindre son objectif, il déploie tous les moyens nécessaires afin de préserver le bien-être et la productivité des collaborateurs.
Fort de ces règles d’or qui servent de fondation au courage nécessaire à la réussite de sa mission, le manager sait gérer les situations de crises et les conflits entre collaborateurs. Ces moments de tension, qui peuvent être fréquents, doivent être réglés et surmontés avec intelligence, respect et méthode dans le but d’apporter des réponses satisfaisantes à toutes les parties prenantes.
La bonne gestion des conflits, une compétence essentielle du manager
Le terme « manager » trouve ses racines dans le vieux français mesnager qui signifie littéralement « faire attention à ». Prendre soin des autres, ne négliger personne et prendre en compte chaque problème qui se présente font ainsi partie des valeurs du manager. En bon leader, le manager doit être perçu par son équipe comme la personne de référence vers qui se tourner en cas de conflit. Mais mieux encore, le manager doit être le plus attentif possible à tout risque de dégradation de la cohésion d’équipe.
Dès qu’un conflit est identifié, le manager intervient pour y mettre un terme et éviter une escalade pouvant mener à un risque de harcèlement, de pression ou de tout autre comportement inacceptable pouvant dégrader le bien-être d’un collaborateur et entraver la performance collective. Le courage lui impose de savoir quand il doit prendre des décisions fermes et quand il doit accompagner ses collaborateurs sur le chemin de la résolution de leurs conflits.
L’autonomie de son équipe étant un enjeu essentiel, certains conflits peuvent être résolus en favorisant une meilleure communication entre les collaborateurs. En les aidant à mieux communiquer et à trouver des issues aux conflits mineurs, le manager leur témoigne sa confiance et peut se concentrer sur la résolution de conflits plus graves ou de défis plus importants.
Le courage managérial exige de ne jamais considérer la moindre solution comme acquise. Aussi, même après la fin d’un conflit, le manager continue de veiller à ce que les tensions ne réapparaissent pas et interroge régulièrement ses collaborateurs pour s’assurer de leur bien-être, de leur sentiment d’appartenance à l’équipe et à l’entreprise, ainsi que de la confiance qu’il place en leur manager.
La rémunération des collaborateurs : de l’importance de la différenciation
S’il est un domaine qui peut souvent être source de conflits et de tensions au sein de l’équipe, c’est bien la rémunération. La rémunération variable et le versement, ou non, des primes associées aux objectifs fixés sont un enjeu de première importance pour le manager, car elle définit sa manière de considérer ses collaborateurs et son courage de les différencier.
Un manager courageux récompense ses collaborateurs à la hauteur de leur performance réelle et non de façon homogène. Il félicite chacun d’entre eux selon la qualité effective de sa performance et leur attribue le montant qu’il mérite réellement. Cette attitude nécessite une dose non négligeable de courage, car elle implique de devoir expliquer et justifier la décision de mieux rémunérer un collaborateur plutôt qu’un autre. Mais en choisissant d’éviter les conflits en versant la même somme à tout le monde, le manager prend le risque de tirer l’ensemble de son équipe vers le bas.
En effet, si les collaborateurs ayant la meilleure performance perçoivent la même somme que ceux ayant moins bien réussi, les premiers perdront leur envie de se dépasser, constatant que leurs efforts ne sont pas récompensés à leur juste valeur. Tout le caractère motivationnel de la rémunération variable sera ainsi perdu. Différencier les collaborateurs à travers le montant de leur rémunération exige d’avoir correctement jaugé leurs compétences et capacités, d’avoir calibré raisonnablement les objectifs et d’être ainsi en mesure de justifier ces différences au moment du versement des bonus. Si une telle méthode implique courage et rigueur, les collaborateurs se sentiront rassurés de savoir que leur manager sait différencier les meilleurs éléments des moins bons et se montrer juste et équitable en toute circonstance.
Ne pas avoir peur de déplaire, ne pas fermer les yeux sur les problèmes, savoir justifier ses choix et affronter les conflits les plus difficiles, voilà ce que doit être capable de faire le manager. Loin d’en faire un leader autoritaire, ces qualités lui confèrent, au contraire, l’aura d’un leader bienveillant, solide et fiable, indispensable à l’évolution, la productivité et la performance de ses équipes.