Connaissez-vous les power skills, ces compétences qui intriguent et intéressent de plus en plus de recruteurs ? Ces qualités, trop souvent négligées dans la plupart des processus de recrutement, revêtent pourtant une importance capitale pour la productivité des équipes et le dynamisme général de l’entreprise. Portrait d’un groupe de compétences dont les entreprises ont réellement besoin.
Moins connus que les hard skills et les soft skills, les power skills regroupent toutes les compétences interpersonnelles, autrement dit toutes les qualités rendant le collaborateur efficace dans son lien avec les autres. On parle plus précisément de power skills en gestion de projet, management, leadership, communication, productivité, collaboration, en maîtrise des données et du numérique ou encore en développement personnel.
Un collaborateur dont les power skills sont développés contribuera, par exemple, à renforcer la cohésion d’équipe, fera preuve de proactivité et présentera des compétences interculturelles accrues. D’autres encore se montrent particulièrement efficaces en réflexion stratégique, en coaching, en gestion du temps, en informatique, ou maîtrisent particulièrement bien les outils collaboratifs. On rencontre aussi des collaborateurs dont les power skills se manifestent à travers une bonne gestion du stress, un équilibre entre vie privée et vie professionnelle, ou encore une mentalité de croissance.
Bien que les power skills commencent à s’imposer dans le jargon de bureau, les recruteurs n’ont pas encore le réflexe de les dénicher au cours de leur processus de recrutement. En France, si les soft skills sont de plus en plus plébiscités par les employeurs, les power skills tendent encore à être minimisés. Pourtant, il s’agit d’une erreur stratégique, car, plus que jamais, l’entreprise a besoin de candidats possédant des power skills. Plus qu’un bonus pour la stratégie globale, les power skills constituent un réel besoin qu’il convient de ne pas négliger.
En France, l’habitude veut que les recruteurs se concentrent d’abord sur la compétence initiale et accordent donc une plus grande importance aux compétences techniques, valorisées sur le CV et exigées sur la fiche de poste. Pourtant, à force de ne chercher que la compétence initiale, l’entreprise finit par ne recruter que les mêmes personnes. La bonne stratégie de recrutement consiste, au contraire, à s’entourer de collaborateurs qui ne se ressemblent pas et dont les compétences se complètent. L’employeur a tout intérêt à rechercher des candidats brillants sur des sujets que ses équipes ne maîtrisent pas afin d’apporter un savoir-faire et de la valeur supplémentaires.
Les entreprises recherchant uniquement des nouvelles recrues possédant les diplômes et les compétences attendues prennent le risque de sombrer dans le syndrome du scarabée. “Ce phénomène courant en entreprise conduit les équipes à être uniformes, composées de gens semblables et fait courir des risques à l’entreprise, car l’absence de diversité des profils conduit à adopter une vision unique, sans remise en question et paralyse le dynamisme des collaborateurs, devenant incapables de s’adapter aux évolutions de marché, faute d’apport d’idées nouvelles et de compétences manquantes”, comme l’explique Dalale Belhout, Directrice au sein de la fondation Face dans un article Cegid DigitalRecruiters. Cet échec programmé peut être contraint en fondant sa stratégie de recrutement sur les power skills.
Aussi, les power skills devraient être la norme, car ils constituent un besoin vital pour le renouvellement, le dynamisme et l’adaptabilité des entreprises. Celles qui ont franchi le pas de privilégier désormais les power skills chez les candidats ont réalisé qu’en outre, la plupart des compétences techniques requises pouvaient être enseignées aux collaborateurs une fois en poste et ne devaient donc plus être un critère prioritaire dans le recrutement. Plus les qualités interpersonnelles sont développées au sein d’une équipe, plus elle est dynamique, productive et en mesure de se dépasser. De surcroît, pour être pleinement intégrés à l’entreprise, les power skills doivent bénéficier d’un mode de rémunération adapté.
Associer les power skills à la rémunération variable permet de les renforcer et contribue au cercle vertueux dans lequel ils inscrivent l’entreprise. Aussi est-il recommandé de lier ces différentes compétences à des objectifs de performance. Deux méthodes s’offrent au manager pour intégrer les power skills à la rémunération variable. La première méthode consiste à les considérer comme des hard skills, nécessaires à la fonction occupée, et d’y joindre des objectifs précis. La deuxième solution consiste à se tourner vers le MBO, en mêlant les power skills aux soft skills. Le MBO est, en outre, tout particulièrement approprié au développement et à l’évaluation des compétences comportementales et transverses et favorise les compétences complémentaires entre collaborateurs.
Diversité des profils, complémentarité des talents, compétences clés, dynamisme supplémentaire, les vertus des power skills sont vastes et expliquent à elles seules pourquoi ces qualités devraient être priorisées par les recruteurs. Loin devant les diplômes et les parcours brillants, les power skills représentent les points les plus forts et précieux des candidats.