Masse salariale : ces deux mots résonnent comme le patronyme d’un problème à résoudre aux oreilles de nombreux employeurs. Immédiatement associée à un poids financier qu’il convient de limiter, la masse salariale est pourtant, et d’abord, un investissement qu’il faut gérer au mieux pour provoquer et maintenir la croissance de l’entreprise. En optant pour la rémunération variable, la masse salariale peut même se transformer en une somme d’opportunités à saisir, plutôt que le total des frais qu’elle représente. Changez votre regard sur la masse salariale et découvrez comment elle peut être impactée positivement par la rémunération variable.
La masse salariale désigne la somme totale des rémunérations brutes qu’une entreprise verse à ses collaborateurs pour une période déterminée. En d’autres termes, la masse salariale représente la charge financière totale de l’entreprise, salaires, primes et cotisations patronales incluses. L’intérêt d’une bonne compréhension de la masse salariale dépasse les simples données statistiques qu’elle permet de calculer, car elle permet d’évaluer la pertinence du modèle économique de l’entreprise et sa bonne santé financière.
Calculer la masse salariale de son entreprise permet de se situer sur le ratio moyen du secteur. En outre, comparer le total de la masse salariale au chiffre d’affaires permet de mieux comprendre le modèle économique choisi par l’entreprise, fixer de nouveaux objectifs de croissance et élaborer de nouvelles stratégies en termes d’embauche. Comprendre les tenants et aboutissants de cette charge financière est ainsi essentiel pour faire évoluer sa structure de la manière la plus pertinente et efficace possible. Si le calcul de la masse salariale est une donnée majeure pour chaque entreprise, elle revêt un caractère fondamental dans certains secteurs plus que dans d’autres.
Pour les entreprises du secteur tertiaire, la masse salariale est de la première importance. Son juste pilotage est un enjeu stratégique majeur. Car si dans le secteur secondaire, celui de l’industrie, le plus gros investissement des entreprises se fait dans les machines et les robots, dans le secteur tertiaire, celui des services, c’est bien la masse salariale qui représente la première source de coût. En effet, ce ne sont pas les machines, mais les gens qui produisent ces services, ce qui explique pourquoi le salaire représente le premier poste de coût.
Dès lors que l’on comprend que dans le secteur tertiaire, la masse salariale est l’investissement prioritaire, on doit envisager son pilotage de façon on ne peut plus stratégique. C’est une réalité d’autant plus forte pour les entreprises françaises que la France est devenue un pays où le secteur principal est le secteur tertiaire et où le système social accompagne les gens, ce qui explique l’importance des charges sociales, premier coût de l’État.
Piloter la masse salariale de façon stratégique implique de faire un choix décisif : être en avance de phase ou en réaction au marché. Être en réaction au marché signifie ajuster sa masse salariale à la loi de l’offre et de la demande. À contrario, être en avance de phase implique une anticipation de l’entreprise qui décide d’embaucher des collaborateurs avant que la croissance ne s’installe, plutôt que d’augmenter la masse salariale une fois les contrats signés. Le but de la manœuvre est de provoquer la croissance, rapidement et durablement, en optant pour une campagne d’embauches importante. Cette vision stratégique demande une bonne dose d’audace, d’ambition et de prises de risques qui peut être considérablement allégée en adoptant la bonne méthode de rémunération des collaborateurs.
Devancer le marché en gonflant volontairement la masse salariale avant même que la croissance ne se manifeste n’implique pas nécessairement des coûts importants si une part raisonnable de rémunération variable est incluse au package salarial. L’intérêt premier des primes sur objectifs est que ce système est dimensionné en fonction d’une performance, donc d’une rentabilité. Ainsi, elle ne génère de coût que si l’objectif, et donc la croissance, est atteint. Dans ce cas, les finances de l’entreprise permettent largement le versement des primes.
Savoir que le coût de la masse salariale est proportionnel à la rentabilité de l’entreprise permet une gestion sereine du modèle économique et des positionnements ambitieux sur le marché. Faire le choix de la rémunération variable, c’est se donner les moyens d’embaucher de façon ambitieuse avant même que la croissance ne démarre, car le versement des primes ne peut avoir lieu qu’en cas de rentabilité réelle de l’entreprise. Si les collaborateurs n’atteignent pas leurs objectifs, leur rémunération variable est nulle et le coût de la masse salariale ne met pas en péril la santé financière de l’entreprise. Au contraire, si beaucoup de collaborateurs sont embauchés dès le départ et que les objectifs de performance sont atteints, l’entreprise devient très vite rentable et le paiement des primes n'est, de toute façon, pas un problème.
Autre vertu de la rémunération variable : son attractivité pour les salariés. Les primes sur objectifs, correctement calibrées, atteignables et associées à une augmentation significative des revenus de chaque collaborateur concerné, agissent comme de véritables leviers de rétention. Elles incarnent la confiance et la reconnaissance que l’entreprise manifeste à son salarié en plus d’offrir un avantage matériel non négligeable. Elle développe l’envie de booster sa performance et limite considérablement le risque de turnover. La rémunération variable plonge l’entreprise et le collaborateur dans un cercle vertueux où la réussite de l’un fait la satisfaction de l’autre.
La gestion de la masse salariale est très souvent perçue comme un problème à résoudre plutôt que comme une source de réflexion et d’opportunités. Dès lors que l’entreprise comprend qu’il s’agit avant tout d’un investissement, et pas seulement d’un coût, elle peut se permettre d’adopter des stratégies anticipatrices et efficaces.