Le blog de la rémunération variable

Salaire, critère numéro 1 des salariés français pour choisir leur employeur

Rédigé par Hervé de Riberolles | 10 juil. 2024

Loin des idées reçues, le salaire reste bel et bien le critère numéro 1 pour les salariés français. Indétrônable, on croyait pourtant que d’autres éléments comme les valeurs de l’entreprise avaient désormais pris le pas sur la rémunération auprès des plus jeunes. Comment expliquer cette constante et ces idéaux très conventionnels ? Analyse des exigences des actifs français.

Le salaire, un critère de premier choix pour les actifs français

43% des salariés français se disent prêts à changer d’employeurs s’ils jugent leur rémunération trop faible. C’est ce que révèle la 15e édition de l’étude du groupe Randstad. Cette exigence d’un salaire juste, déjà très marquée en 2023, se manifeste avec toujours autant de persistance. Certains évènements récents ont d’ailleurs renforcé le salaire à la place de critère numéro 1 des salariés français dans le choix de leur entreprise. Ainsi, l’inflation galopante qui a secoué l’économie et les finances des salariés ces dernières années a également creusé certaines inégalités de traitements entre collaborateurs. 37% des salariés n’ont ainsi pas reçu de compensation financière pour affronter le coût de la vie, et ces derniers sont plus enclins à chercher un poste mieux rémunéré et une entreprise plus apte à accompagner ses collaborateurs traversant une situation financière délicate.

La rémunération se maintient donc en haut du podium des raisons de postuler à une entreprise, y compris chez les plus jeunes actifs. Un état de fait qui doit inciter les entreprises à soigner la cohérence et l’attractivité de leur politique salariale. Car contrairement à un courant d’idées qui voudraient que les jeunes actifs soient d’abord sensibles aux valeurs prônées par l’entreprise, c’est bien l’intérêt économique de l’emploi qui prime sur le reste. Pourquoi alors parle-t-on depuis plusieurs années déjà d’une quête de sens au travail ?

Le grand malentendu de la quête de sens au travail pour les jeunes actifs 

Il y a méprise au sujet de la quête du sens au travail réclamée par les plus jeunes des actifs. Comprise comme la volonté de servir une entreprise dont les valeurs seraient une chance pour la société, cette quête est en réalité celle d’un emploi compréhensible, dont les missions peuvent être accomplies sereinement et avec satisfaction. Ce que réclament la majorité des jeunes collaborateurs, c’est moins de dédier leur vie professionnelle à une cause qu’ils estiment juste et salvatrice que de comprendre le sens des tâches qui leur sont assignées, se sentir compétents, intégrés et socialement acceptés dans l’entreprise et dans la société.

La quête de sens au travail pourrait se résumer en une seule et simple question : « pourquoi est-ce que je travaille ? ». Et la réponse doit inclure, en plus des raisons économiques évidentes pour lesquelles il faut une rémunération, des éléments justifiant l’utilité de l’emploi. Toutes les entreprises ne peuvent se targuer d’avoir pour mission la défense de grandes valeurs et les métiers qui ne servent pas, ou pas directement, de nobles causes, ne méritent pas d’être déconsidérés et méprisés. En revanche, tous les salariés doivent pouvoir comprendre l’intérêt immédiat des tâches qu’ils effectuent et en tirer une réelle satisfaction, si ce n’est une véritable fierté. Et pour que le travail fasse complètement « sens », il est indiscutable que sa rétribution financière et ses conditions doivent répondre aux attentes légitimes des salariés.

Le point d’équilibre entre rémunération et conditions de travail

L’étude Randstad révèle également l’intransigeance des jeunes actifs s’agissant de leurs conditions de travail et de leur chemin de carrière. Ce n’est pas moins de 32% d’entre eux, toutes générations confondues, et 34% des millenials, qui indiquent être prêts à démissionner en cas de déséquilibre entre vie professionnelle et vie privée. 28% des salariés dénoncent le manque d’opportunités pour progresser dans leur carrière au sein de leur entreprise. L’accès à l’IA, le choix des formations, l’accompagnement sur le chemin de carrière sont autant de critères qui s’ajoutent à celui du salaire.

L’enjeu pour les employeurs est désormais de trouver le point d’équilibre entre un package de rémunération attractif, un management de qualité, et des conditions de travail en phase avec les exigences des candidats. L’ensemble de ces exigences peut être harmonieusement articulé en optant pour la rémunération variable, fondée sur des primes sur objectifs en choisissant les bons KPIs. Motivante, la rémunération variable renforce le sens de l’emploi concerné et permet au collaborateur d’atteindre ses objectifs financiers sans représenter un coût supplémentaire pour l’employeur.

 

Avoir un travail, c’est d'abord avoir une source de revenus indispensable pour vivre dignement. Cette vérité, pourtant très évidente, a tendance à être oubliée par certains employeurs qui négligent la qualité de la rémunération proposée. Pourtant, en 2024, un travail qui fait sens, c’est un travail correctement rémunéré et dont l’utilité est limpide.