Avec un fort impact des nouvelles technologies et de l’internationalisation des marchés, les métiers de la logistique et de la Supply Chain se transforment pour accompagner le client tout au long du processus d’achat. Acheminement, mise à disposition des produits, niveaux de service, délai, disponibilité, mais aussi personnalisation du parcours client, sont ainsi devenus des enjeux centraux qui poussent les entreprises à réinventer leur structure organisationnelle autour d’une Supply Chain davantage digitalisée, et tournée vers l’international.
Quels sont les métiers clés de la logistique et de la Supply Chain ? Quels salaires pour les professionnels du secteur ? À la lumière de la récente étude réalisée par le cabinet Michael Page et l’ASLOG, l’Association Française de la Supply Chain et de la Logistique, nous vous proposons de découvrir le panel des rémunérations des fonctions stratégiques du secteur.
Des évolutions majeures ont impacté la plupart des métiers de la Supply Chain dans le monde. Les Supply Chain industrielles doivent être de plus en plus agiles et s’adapter aux nouveaux enjeux du secteur : internationalisation, reconfiguration des réseaux et des organisations pour plus d’efficacité et répondre à la demande, et enfin gestion d’équipes multiculturelles et dispersées à travers le monde. La Supply Chain industrielle recherche ainsi des profils à l’expertise et aux compétences pouvant relever ces défis d’internationalisation et de reconfiguration pour répondre aux besoins des clients.
Dans le secteur du négoce et de la distribution, les entreprises connaissent également un bouleversement majeur avec l’explosion du e-commerce, devenu aujourd’hui un “pure player” et un canal de distribution à part entière.
Entreposage, préparation de commandes, informatisation de processus, logistique, automatisation, livraison, ou encore conduite du changement : les évolutions du secteur de la Supply Chain et de la logistique font naître de nouveaux besoins en matière de compétences avec l’apparition de nouvelles fonctions, et entraînent une transformation des métiers clés du secteur, dorénavant fortement orientés vers l’international, le digital et l’optimisation des circuits de distribution et d'approvisionnement.
Source : étude de rémunération 2020/2021 - michealpage.fr
“Les entreprises évoluent sur un terrain de jeu de plus en plus étendu (éloignement des marchés clients/fournisseurs) où l’expérience client donne le "la". Les consommateurs attendent des produits personnalisés, disponibles au plus près de chez eux (si ce n’est directement chez eux) et dans des délais toujours plus courts.” - Marie-Laure Gaurat, Directrice Senior chez Page Personnel - Extrait du site michaelpage.fr
La performance d’un produit ou d’un service se mesure de plus en plus à l’aide de la satisfaction client. Nouveau paradigme qui place les besoins des clients au cœur des préoccupations des entreprises, et incite ces dernières à se recentrer sur la réponse à apporter à ces besoins au travers d’une nouvelle dynamique dans les métiers de la logistique et de la Supply Chain. (Si vous souhaitez en savoir plus sur la mesure de la satisfaction client, je vous conseille la lecture de cet article : NPS : comment tenir compte du Net Promoter Score dans votre plan de rémunération variable ?)
Pour répondre à cette exigence de la satisfaction client, les entreprises, et plus particulièrement les groupes internationaux, développent une vision globale et transversale de leur Supply Chain et de la logistique. De telle sorte que du premier fournisseur au dernier client en bout de chaîne, la satisfaction client est au sommet de la chaîne logistique. Acteurs indispensables de la transformation du secteur, certains métiers stratégiques voient leur côte et surtout leur rémunération augmenter sur le marché.
C’est le cas du Demand Planner, poste stratégique de la Supply Chain, et garant de la gestion des flux de commandes et de production. Les profils les plus expérimentés peuvent espérer un package de salaire entre 45 000 et 65 000 euros bruts annuels. Le Demand Planner est recherché pour son aisance relationnelle et sa capacité d'analyse, il doit être en effet capable de faire le lien entre les différents services de l’entreprise (production, vente, marketing ou encore finance).
Source : étude de rémunération 2020/2021 - michealpage.fr
Dans le top 3 des profils Supply Chain et logistique les plus recherchés, on retrouve également le poste de Coordinateur logistique/Flux. Il intervient sur l’ensemble de la chaîne logistique et d’approvisionnement : définition des ressources, méthodes et techniques pour piloter chaque maillon. Fonction essentielle, le Coordinateur logistique figure parmi les profils les plus recherchés en 2021, pour un salaire, après quelques années d’expérience, atteignant les 40 000 euros bruts annuels.
Enfin, le Manager Supply Chain prend de l’importance à mesure que la fonction logistique devient stratégique. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir le Manager Supply Chain intégrer les comités de direction. Véritable chef d’orchestre de la fonction logistique, son rôle est d’organiser et d’optimiser les flux sur l'ensemble de la chaîne. Établissement d’un prévisionnel de ventes et financier, gestion des flux retours, mais aussi ingénierie logistique et transport, le Manager Supply Chain travaille en étroite collaboration avec les fonctions commerciales, marketing, finance et production. Le salaire de ce poste stratégique est naturellement en augmentation et atteint un package situé entre 60 000 et 80 000 euros bruts annuels pour les profils les plus expérimentés.
Enfin, le Chef de projet logistique prend de plus en plus d’importance. Définition des process, transformation numérique et digitale, mise en place des systèmes d’information, choix des équipements, etc. : le Chef de projet est le premier acteur du décloisonnement des entreprises et accompagne leur transformation numérique et organisationnelle. Ce profil est très recherché dans tous les secteurs d’activités, après 5 ans d’expérience, il peut espérer gagner aux alentours des 60 000 euros bruts annuels.
“Au cœur des enjeux de la Supply Chain : la rapidité de circulation de l’information, et ce à tous les niveaux (entre les fournisseurs, les distributeurs, l’entreprise et le client final). Le client veut pouvoir suivre l’état de sa commande en temps réel. Et à l’autre bout de la chaîne, les fournisseurs ont besoin de connaître les prévisions de ventes pour ajuster leur production, tandis que le distributeur se doit d’ajuster son niveau de stocks.” - Sébastien Perdereau, Practice Manager chez Michael Page - Extrait du site michaelpage.fr
Les activités de Supply Chain et de logistique se digitalisent générant l'apparition de nouveaux métiers autour de compétences numériques : solutions informatiques en mode cloud, outils collaboratifs, etc.
On voit ainsi fleurir des métiers de Data Manager ou Data Analyst spécialisés en Supply Chain. Intégrant les grandes directions logistique, le Data Analyst a pour mission de tirer le meilleur parti de toutes les données recueillies afin de proposer une expérience utilisateur toujours plus personnalisée et facilitée. Données clients, fournisseurs et distributeurs sont ainsi compilées et analysées pour améliorer l’efficacité de l’ensemble de la chaîne logistique. Ce profil, très prisé, continuera à l’être en 2021, ainsi des candidats avec 2 à 5 ans d’expérience peuvent espérer toucher une rémunération annuelle brute entre 42 000 et 60 000 euros d’après la récente étude de rémunération de PageGroup.
Par ailleurs, toujours selon Sébastien Perderau, Pratice Manager chez Michael Page, “tous les acteurs et secteurs sont aujourd’hui en recherche de profils Supply Chain. Certains à la recherche de compétences inexistantes pour la mise en place de la fonction, d’autres pour accompagner une forte croissance (en particulier bien sûr l’e-commerce pour lequel les enjeux de la Supply sont cruciaux), d’autres pour conduire des projets de digitalisation et/ou d’automatisation.”
Enfin, l’externalisation de la Supply Chain est également une tendance qui impacte les “pure players” du secteur mais aussi les prestataires logistiques et transports qui tentent de s’adapter aux nouveaux besoins de leurs donneurs d’ordres : international, digitalisation, e-commerce. Alors que les tensions sur le marché de l’emploi de la logistique en France et en Europe n’ont jamais été aussi fortes, la proposition d’une rémunération fixe et variable adaptée à ces profils très prisés apparaît comme essentielle.
Source : étude de rémunérations PageGroup 2021 - michaelpage.fr
La fixation du salaire fixe ne permet pas de différencier les collaborateurs qui performent des autres, et particulièrement dans le secteur de la logistique. Grilles de salaires encadrées en fonction du poste, des qualifications requises, des conditions de travail mais aussi et surtout, de l’ancienneté du collaborateur, les RH n'ont que peu de marge de manœuvre pour récompenser les sur-performeurs uniquement par le biais du salaire fixe.
Par ailleurs, les métiers de la logistique et de la Supply Chain étant très normés, on retrouvera les mêmes fourchettes de salaire fixe proposées aux profils présentant le même niveau d'expérience.
Il est nécessaire de tenir compte des écarts de performance et de productivité qu’il peut y avoir dans un groupe de salariés aux profils similaires. La notion de performance permet de définir et d’identifier individuellement le niveau de productivité de chaque collaborateur et de le récompenser à sa juste valeur. Dans le secteur de la logistique et de la Supply Chain, la performance s’articule notamment autour de deux axes principaux : la productivité (ou le rendement), et la qualité (la capacité de réaliser des opérations sans erreurs, défauts ou casses matérielles).
La qualité joue un rôle essentiel dans le secteur de la logistique et Supply Chain. Une erreur peut coûter très cher dans la mesure où celle-ci se répercute sur l'ensemble de la chaîne avec le plus souvent des retours clients, et donc une baisse de la satisfaction client dans son ensemble. Par exemple, un colis mal préparé ou endommagé sera naturellement renvoyé par le client et impliquera l’intervention du service client et donc un traitement du retour… autant d’actions supplémentaires qui nuisent à la rentabilité du service.
Inclure un critère de qualité dans le système de prime permet de tenir compte de la réelle nature du travail accompli par chacun. Augmenter la productivité en réduisant le niveau de qualité des missions et services fournis s’avère ainsi totalement inefficace, voire même, contre-productif.