Plébiscité par un nombre croissant d’entreprises, le Bilan Social Individuel est un outil aussi utile pour l’employeur que pour les collaborateurs. Pourquoi adopter le BSI, comment fonctionne-t-il et quels bénéfices offre-t-il aux entreprises et aux salariés ? Découvrez les réponses à ces questions dans cet article.
« Le BSI est un bilan annuel qui récapitule auprès de chaque collaborateur l’ensemble des avantages qui lui ont été consentis au cours d’une période. C’est un document hyper pédagogique qui, quand il est bien fait, permet une lecture facilitée au collaborateur. Grâce au BSI, le salarié a sous les yeux un mapping de tous les avantages qui lui ont été consentis au cours d’une période. » Christophe Leparq, spécialiste du BSI et fondateur d'AdesideesRH, cabinet de conseil spécialisé en marketing RH.
Depuis une vingtaine d'années, le Bilan Social Individuel est de plus en plus adopté par les employeurs. Totalement personnalisable, le BSI est perçu comme un outil de communication efficace entre l’employeur et ses collaborateurs.
Le BSI ne doit pas être confondu avec le bilan social, un document que chaque entreprise de plus de 300 collaborateurs doit obligatoirement remettre à ses salariés. En effet, le BSI est complètement facultatif. Il est parfois nommé « bilan de rémunération globale ». D’ailleurs, chaque entreprise est libre de choisir le nom qu’elle souhaite donner à son BSI, de façon à personnaliser encore plus ce document. Entièrement individualisé, il présente à chaque employé le bilan de l’ensemble de sa rémunération ainsi que de ses divers avantages attribués sur l’année écoulée.
Le BSI s’articule autour de deux grands thèmes : la rémunération et les avantages. Il récapitule ainsi l’ensemble de la rétribution accordée au salarié, comprenant le salaire fixe et la rémunération variable. Mais les données exposées vont plus loin puisqu’elles incluent l’épargne salariale et la rémunération différée, comme l’intéressement, ainsi que les avantages sociaux dont bénéficie le collaborateur. Parmi ces avantages figurent notamment, la mutuelle, la prévoyance, ou encore la retraite.
Le BSI permet également de faire le point sur les temps de travail, en listant par exemple, les congés spéciaux, les RTT, ou le compte épargne temps. L’ensemble des formations, et leur coût, figurent également sur ce document, ainsi qu’un bilan sur le compte personnel de formation du collaborateur.
D’autres avantages y sont également détaillés, y compris ceux octroyés en nature. Il peut, par exemple, s’agir du nombre de chèques cadeaux donnés par le CE, de l’existence d’un restaurant d’entreprise, des places en crèche, du remboursement des frais de transports, du chèque emploi service universel, de la conciergerie, etc.
Le Bilan Social Individuel permet aussi de dresser la liste des soft benefits et de tout ce que l’employeur met à disposition de son salarié pour contribuer à une bonne qualité de vie au travail.
Enfin, l’édition du BSI est l’occasion pour l’employeur de faire le point sur les évolutions législatives et leurs applications concrètes au sein de l’entreprise. Ce document est, en outre, un support de choix pour partager avec les employés les actualités de l’entreprise, ses perspectives et objectifs. Il peut être utile pour expliquer les projets de la société, sa stratégie globale et faire le point sur les innovations de l’année écoulée contribuant au rayonnement de l’entreprise.
Le BSI se distingue des autres outils RH par sa personnalisation. Le collaborateur peut y retrouver des éléments concernant spécifiquement sa situation personnelle. Ainsi, au sein de certaines entreprises possédant une forte culture familiale, le nombre d’enfants à charge du collaborateur, en lien avec sa protection sociale, peut figurer dans le BSI.
Par ailleurs, le collaborateur doit retrouver l’identité langagière de son entreprise au travers de ce document. La culture, les valeurs et l’identité de l’entreprise doivent transparaître de façon évidente. Le BSI permet à l’entreprise d’exprimer l’importance que représente sa relation avec son employé.
Un BSI bien construit doit être attirant et immédiatement compréhensible par le collaborateur. L’absence de jargon, l’inclusion de graphiques esthétiques, d’images personnalisées et de textes pensés pour le salarié rendent le BSI très attractif aux yeux de chaque employé. À l’inverse d’un bulletin de paie qui peut paraître austère et ne répond pas à toutes les interrogations que se pose un collaborateur, le BSI est accessible, pédagogique et permet d’expliciter des données complexes.
Le support utilisé pour réaliser le BSI contribue également à son attractivité. La liberté donnée quant à la disposition des textes, des chiffres et des images permet d’aboutir à des documents aussi créatifs que percutants. Si la plupart des entreprises choisissent de présenter le BSI sous forme d’un PDF, certaines optent pour plus d’inventivité en préférant un PDF animé, une brochure, ou encore une plateforme en ligne. La personnalisation n’a pas de limites !
La création d’un BSI est une excellente opportunité pour l’entreprise de faire le point sur ses données et leur qualité. Cet exercice contraint l’employeur à la plus grande rigueur concernant les éléments qu’il collecte au sujet des collaborateurs. Les données qu’il présente doivent être chiffrées, fiables, vérifiables et pertinentes pour le salarié. L’entreprise doit faire preuve d’une transparence totale et d’une honnêteté sans faille.
Avant de commencer la rédaction du BSI, l’employeur doit s’interroger sur sa politique RH, les valeurs de sa société et leur respect, ainsi que sur les messages qu’il souhaite faire passer à ses collaborateurs. Quels dispositifs méritent d’être mis en avant ? En quoi l’entreprise se démarque-t-elle de ses concurrents en termes d’avantages sociaux ? Ces questions sont cruciales pour aboutir à un BSI accrocheur et engageant pour le salarié.
« Le principal enjeu évoqué par les entreprises ayant décidé la mise en place d’un BSI est de faire prendre conscience à leurs salariés de l’ensemble des avantages qui sont mis à leur disposition, avantages souvent considérés comme dus, acquis, sans se représenter l’investissement que le maintien de ces avantages signifie pour l’entreprise. » Noémie Dermaux, Coordinatrice de l’activité BSI d’Altedia, Parlonsrh.com.
Très souvent, les collaborateurs ne mesurent pas l’ensemble des avantages dont ils bénéficient. Le BSI permet de valoriser l’ensemble de la rémunération et des avantages consentis par l’entreprise.
Les salariés font surtout attention à la rémunération qu’ils reçoivent sur leur compte en banque. Mais une fois les sommes perçues, la totalité de la rémunération et des autres bénéfices est parfois oubliée ou sous-estimée. De plus, une partie du salaire étant désormais retranchée, en raison de la mise en place de l’impôt à la source, de nombreux employés peuvent avoir une vision biaisée de leur rémunération réelle.
À travers le BSI, l’employeur peut renseigner le salarié sur la stratégie de répartition des richesses en entreprise. Comme l'explique Christophe Leparq, spécialiste du BSI et fondateur d'AdesideesRH, cabinet de conseil spécialisé en marketing RH « en levant le voile sur le partage de la valeur, l'employeur anticipe les questions de ses collaborateurs. Il engage ainsi un dialogue constructif avec des salariés qui se sentent impliqués dans la vie de l’entreprise. »
En expliquant de manière simple ce que la rémunération variable et les autres avantages numéraires représentent en termes de mois de salaires, le collaborateur a une vision plus juste de sa rétribution globale. Le BSI peut, par exemple, inclure une courbe de la rémunération de l’employé sur plusieurs années, parfois même depuis son intégration à l’entreprise. Le collaborateur peut ainsi prendre la pleine mesure de ses augmentations salariales.
Le BSI est un excellent moyen de mettre en valeur l’action de l’entreprise envers chaque employé. Les sources d’informations habituelles sont disparates, multiples et souvent difficiles à comprendre. Individualisé et pédagogique, le BSI explicite et fait la promotion de la politique de rémunération globale de l’entreprise.
Les données qui figurent dans le BSI sont, pour la plupart, chiffrées. En plus de dresser un bilan de la situation du collaborateur, elles dessinent également des perspectives d’avenir. Objectives et fiables, elles peuvent être utilisées par le salarié dans le cadre de différentes démarches. Ainsi, il n’est pas rare que des employés ajoutent leur BSI aux pièces constituant leur dossier de demande de prêt bancaire.
« Le BSI est un excellent outil de marketing RH parce qu’il valorise l’ensemble de la politique RH de l’organisation. On ne se limite pas au salaire mais on prend l’ensemble de la politique, y compris les valeurs, la politique RSE. L’employeur étale ses arguments pour que le collaborateur soit fier de son organisation. » Christophe Leparq, spécialiste du BSI et fondateur d'AdesideesRH, cabinet de conseil spécialisé en marketing RH.
Les entreprises désireuses de travailler leur marque employeur doivent se saisir du BSI pour faire la promotion de leurs valeurs. Ce document leur permet de mieux communiquer avec leurs collaborateurs et les talents qu’elles souhaitent attirer. Il fait partie intégrante de la stratégie à mettre en place pour valoriser la marque employeur de l’entreprise.
Le BSI est un document transparent qui permet de lever de nombreux tabous sur la rémunération et les efforts mis en œuvre pour améliorer les conditions de travail du salarié. Il contribue à rendre le collaborateur engagé. L’usage de visuels pertinents permet au salarié de comprendre facilement sa place au sein de l’entreprise, son évolution et ses objectifs.
Désormais conscient de son impact sur la performance générale de l’entreprise et rassuré quant à l'accompagnement dont il bénéficie, le collaborateur est d’autant plus enclin à s’investir dans la vie de sa société. Et puisque le BSI est très pratique, il devient souvent addictif. Les salariés réclament généralement leur Bilan Social Individuel, à chaque fin d’année.
Dans un contexte de turnover important, les entreprises cherchent des solutions pour limiter les démissions massives. Le BSI est l’une d’entre elles. La plupart des salariés choisissent de changer d’entreprise pour bénéficier d’un meilleur salaire fixe. En démontrant, au moyen du BSI, qu’en réalité, la rémunération globale est plus élevée que chez leurs concurrents, la fuite des talents peut être stoppée.
Mais le BSI n’est pas uniquement profitable une fois la première année de travail du collaborateur écoulée. Il est également très intéressant pour l’entreprise dès la phase de recrutement. En prouvant, données à l’appui, que les chemins de carrière, les avantages et l’évolution de la rémunération sont attractifs, l’employeur peut convaincre un candidat prometteur d’intégrer son entreprise.
Ce document améliore également la transmission des informations entre RH et managers puisqu’ils comportent des données chiffrées, donc très concrètes. Certaines entreprises étoffent leur BSI en incluant la note de l’entretien individuel du collaborateur, en explicitant le pourcentage des primes et en définissant des objectifs clairs, grâce à des graphiques accrocheurs.
Le but, à travers l’étalage de ces données, est de valoriser les valeurs de l’entreprise et de mettre en lumière l’offre RH dans sa globalité. En comparant les BSI de différents salariés, les managers et les RH peuvent ainsi affiner leur stratégie et adapter leur politique selon les situations et profils des collaborateurs.
De nos jours, si le BSI fait de plus en plus d’adeptes, il reste encore méconnu de nombreuses entreprises. Pourtant, même les start-ups peuvent mettre le BSI à profit, à condition qu’elles aient une vision claire de leur politique d’avantages. Dès lors que la rémunération globale est assez étoffée et que des avantages sont accordés aux collaborateurs, comme des coachings ou des projets personnalisés, le BSI devient un outil pertinent. La méthode à suivre est toujours la même : proposer des données objectives, chiffrées, de façon simple, présenter des statistiques et mettre en avant des évolutions intéressantes pour chaque employé.
La loi du 5 septembre 2018 impose désormais aux employeurs la tenue d’un entretien professionnel tous les deux ans. À cette occasion, le salarié doit se voir remettre un historique de ses augmentations, de ses formations et autres avantages. Ce rendez-vous obligatoire se distingue de l’entretien annuel d'évaluation qui se concentre sur l’année écoulée. Si les informations demandées lors de l’entretien professionnel se trouvent dans le BSI, l’entreprise n’est plus obligée de l’organiser.