L’écrasante majorité des actifs considèrent que la rémunération variable permet de renforcer la motivation des salariés concernés (73%) et d’augmenter la performance globale de l’entreprise (70%). On pourrait donc penser qu’ils sont majoritairement favorables à sa mise en place ou son élargissement. Pourtant il existe des freins psychologiques tenaces qui expliquent certaines réticences. Ils sont en effet 72% à penser que cela incite les salariés à rentrer en compétition entre eux et 68 % pensent que cela génère davantage de pression et de stress.
On ne peut nier que la motivation générée par la rémunération variable provient d’une mise en tension que les managers se doivent de contrôler. La mise en œuvre d’un objectif individuel suppose que chaque collaborateur connaisse le niveau d’exigence de son employeur. A ce titre ce n’est une source de stress négatif que si l’objectif est considéré comme disproportionné. Par ailleurs l’idée que la mise en place d’un objectif individuel fabrique une compétition interne est peu probable dans la mesure où chaque individu est responsable de son résultat qui ne dépend pas d’un classement entre les équipes.
Les chefs d’entreprise et DRH sont de leur côté bien plus mélioratifs et identifient assez nettement trois atouts principaux de la rémunération variable : le renforcement de la motivation des salariés (91%), un meilleur partage de la valeur ajoutée (87%) et une meilleure performance globale de l’entreprise (80%). Ils sont bien moins nombreux à souligner les aspects potentiellement néfastes sur la santé mentale de leurs salariés : la moitié ou moins estiment ainsi qu’elle peut les inciter à entrer en compétition les uns avec les autres (51%, -21pts vs les actifs) ou encore être source de stress pour eux (43%, -25pts vs les actifs).
Environ deux tiers des dirigeants (64%) considèrent par ailleurs que la rémunération variable peut s’appliquer à tous les postes, signe qu’elle pourrait se développer encore davantage à l’avenir.
Les actifs déjà concernés par la rémunération variable ont une vision beaucoup plus positive que le reste de la population, signe que cette dernière peut effrayer en théorie mais est grandement appréciée dans la pratique.
Les actifs percevant une part de rémunération variable sont quasiment systématiquement plus positifs que l’ensemble du grand public concernant différents aspects de celle-ci, que ce soit à travers une meilleure redistribution de la valeur ajoutée (86%, +12pts vs l’ensemble des Français de 18 ans et plus), une plus forte motivation des salariés (88%, +15pts), une meilleure performance de l’entreprise (82%, +12pts) ou bien une meilleure compensation de l’inflation (69%, +10pts). A la lecture de ces chiffres on comprend que cette catégorie d’actifs (53% de l’échantillon) a bien intégré la notion de package de rémunération et fait bien la différence entre ce qui est susceptible d’amener plus d’équité au sein de l’entreprise et ce qui récompense une performance individuelle.
Forts de ces atouts pluriels, les actifs concernés sont bien plus enclins à souhaiter son expansion : 81% estiment qu’elle pourrait ainsi s’appliquer à tous les postes, soit 22pts de plus que pour l’ensemble des Français.
A ce titre, s’ils étaient les seuls maîtres à bord, près des deux tiers des actifs concernés (64%) préféreraient conserver leur rémunération fixe actuelle et disposer d’une part de rémunération variable, alors même que les actifs au global sont plutôt mitigés sur la question : 51% aimeraient garder leur rémunération fixe actuelle tout en ayant une part de rémunération variable, contre 49% qui désireraient plutôt une rémunération fixe supérieure mais sans part de rémunération variable. Les actifs touchant déjà une part de rémunération variable sont donc les plus convaincus par ce mode de rémunération, notamment parce qu’il leur permet une espérance de gain supérieure, preuve en est que l’essayer c’est l’adopter.